Inagua S, tout en élégance

Nouvel acteur sur le marché des semi-rigides de plus de 10 m, Inagua est une filiale du groupe Rio Yachts et entend bien, à ce titre, se faire une place au soleil en proposant des bateaux au style luxueux et sportif. Premier à prendre l’eau, l’Inagua S.

Inagua est une nouvelle marque italienne de semi-rigides lancée par le constructeur italien Rio Yachts avec pour objectif de proposer uniquement des bateaux haut de gamme. À terme, la gamme devrait s’étendre de 10 à 18 m et offrir des prestations à la fois familiales, mais avec une finition de haut niveau. Le Inagua S est donc le premier modèle de cette nouvelle marque à prendre la mer. C’est aussi ce qui deviendra probablement le plus petit de la fratrie même s’il mesure déjà plus de 10 m.

Le marché des gros semi-rigides commence à être un peu encombré, notamment par des grands noms du domaine, pas facile donc de se faire une place au soleil. Pour y parvenir, Inagua entend reprendre la recette mise en place par Rio Yachts, celle d’offrir des embarcations élégantes, sportives et marines, une recette mise en oeuvre par le designer maison, Marino Alfani. Dès le premier regard, l’élégance est bien au rendez-vous.

Avec sa ligne élancée, ses flotteurs blancs et sa sellerie crème, le bon goût est bien de la partie et le semi-rigide affiche une allure très sobre. Contrairement à certains concurrents de même taille, l’Inagua n’affiche pas une apparence massive, il tout est en finesse même si les flotteurs atteignent tout de même jusqu’à 68 centimètres de diamètre. Le profil est pour sa part un peu différent puisqu’il affiche un nez carré, avec une partie centrale plus large et une partie arrière qui se resserre un peu et se termine par des flotteurs tronqués sur l’arrière.

Bien qu’il soit motorisé en hors-bord, le semi-rigide dispose d’une vaste plateforme de bain  qui dépasse largement de chaque côté des moteurs et qui vient aussi se positionner derrière les flotteurs. Un avantage certain pour profiter des joies de la baignade. Bien que discrète, la fibre de verre est bien présente avec notamment cette  partie arrière qui dépasse un peu au-dessus des flotteurs, mais là encore sans exagération. Disponible en option, un très joli T-Top bien coiffer le bateau en lui ajoutant une allure plus sportive et surtout plus finie.

Trois bains de soleil

La répartition des espaces est pour sa part assez classique avec un grand solarium avant, un autre espace bronzage sur l’arrière et une volumineuse console au centre. Plus en détail, le bain de soleil avant cache un coffre assez volumineux. L’intérieur est entièrement contre-moulé et le capot s’ouvre grâce à des vérins, c’est bien vu. C’est aussi sur la proue que l’on trouve la baille à mouillage, elle aussi avec un vérin, mais malheureusement sans passe amarre ni davier. De chaque côté de cette ouverture, un taquet rétractable finit parfaitement la proue.

La partie arrière offre elle aussi un grand matelas pour profiter du soleil et là encore on trouve juste en dessous un énorme espace de rangement. Les concepteurs ont également eu la bonne idée de conserver un « chemin » recouvert de teck de part et d’autre de ce solarium ce qui rend l’accès à la plage de bain très facile. Adossée à ce bain de soleil arrière, une grande banquette en U accueille jusqu’à cinq ou six personnes tandis qu’une table de bonne taille vient s’installer au milieu. Cette dernière peut aussi se descendre électriquement pour former un autre solarium, le troisième donc !

Face à la banquette, un meuble accueille un évier et dispose d’assez de place pour ajouter un grill ou une plaque de cuisson et un réfrigérateur dans la partie basse. En revanche, il n’y a pas de capot, c’est un peu dommage. Sur notre modèle d’essai, le numéro 1, cette partie n’était clairement pas finie et il semble que l’on puisse installer quelque chose de plus complet pour cuisiner un peu. 

De l’autre côté de ce bloc, on arrive au poste de pilotage. Centre névralgique du bateau, celui comporte deux sièges confortables de type baquet avec une position leaning-post. Pour notre essai aucun repose-pied n’était proposé, c’est désormais chose réglée. De même, compte tenu de la hauteur de la console, un système de rehausse aurait été bienvenu pour ceux qui font moins d’1,80 m.

Un intérieur tout en sobriété

Très sobre, ce poste de conduite a clairement sacrifié le côté utile sur l’autel du design. Il se montre toutefois assez complet avec de la place pour les écrans, un emplacement pour les jauges et une ligne d’interrupteur du plus bel effet. Il manque cependant une fargue et un petit vide-poche à portée de main. Dernière remarque, le mini pare-brise est très joli et offre une protection assez efficace.

Pour faciliter la circulation à bord, le bas de cette console est un peu plus étroit, c’est une bonne idée. Reste que le plus intéressant se cache à l’intérieur. En ouvrant la poste avant de ce poste de conduite, on découvre en effet un joli cabinet de toilette, spacieux et moderne avec des w.c. et un lavabo. Hormis son usage sanitaire, il permettra aussi de ranger nombre de choses un peu encombrantes.

Niveau finition, même s’il s’agissait d’un modèle de présérie, notre Inagua S était plutôt soigné avec une attention aux détails et une fabrication bien maîtrisée. On peut notamment noter l’insert en inox gravé sous les interrupteurs, les glaces fumées, le volant recouvert de cuir ou encore la réalisation du T-Top. Côté équipement, l’Inagua fait plutôt bonne figure avec l’essentiel, mais pour nombre d’éléments il faudra mettre la main au porte-monnaie.

Moins de 4 secondes pour déjauger

Rio Yachts a plutôt une bonne réputation en matière de dessin de carène. L’Inagua S profite donc de se savoir faire. Relativement classique, la coque dispose d’un solide bouchain qui prend naissance au tiers avant du bateau et qui va en s’épaississant sur l’arrière pour former un bon appui latéral.

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Cela permet au bateau de rester très stable et même en courbe, de se caler sur son bouchain et sur le flotteur pour distiller un vrai sentiment de sécurité. La coque dispose également de quelques virures qui aident à l’accroche et au guidage. Le positionnement des flotteurs est bien pensé puisque le tiers arrière touche l’eau, jouant à plein le rôle de stabiliseur et d’amortisseur.

Autant d’éléments qui rassurent. Affichant seulement  3700 kg à vide, l’Inagua est homologué jusqu’à 2 x 300 ch ce qui donne un rapport poids/puissance plutôt intéressant. C’est justement cette motorisation maximale dont nous disposions lors de notre essai, en l’occurrence 2 x 300 Mercury V8. Ainsi propulsé, inutile de préciser que l’ensemble se montre assez dynamique.

Déjaugeage en mois de 4 secondes

Dans les faits, on touche à peine la poignée que le semi-rigide décolle comme une fusée, expédiant le déjaugeage en moins de 4 secondes (pour un bateau de près de 11 m…). Une fois dans ses lignes, l’Inagua S vole littéralement sur la crête des vagues, rendant la balade assez confortable. Les virages sont francs, mais sereins puisque le semi-rigide ne prend pas beaucoup d’angle et surtout, il semble être sur des rails.

On pousse un peu la poignée, le régime de croisière s’établit à près de 35 noeuds et en pointe, nous atteignons ce jour-là, avec six personnes à bord, 670 litres de carburant et un peu de clapot, 46 noeuds. Le chantier annonce plus de 50 noeuds, pourquoi pas, avec peu de monde, des conditions parfaites et un réglage pointu.

Jusqu’à 2 x 300 ch

Quoi qu’il en soit, la vitesse obtenue est loin d’être ridicule, car cela en fait un bateau sportif. Depuis notre essai, le chantier a d’ailleurs ajouté des mains courantes, un élément qui manquait cruellement lors de l’essai (au dire des passagers…). On peut bien entendu imaginer ce bateau avec seulement 2 x 200 ou 2 x 250, deux motorisations qui devraient déjà satisfaire la plupart des plaisanciers.

L’avis de la rédaction

Pour une première, Inagua n’a donc pas manqué son coup. Le bateau offre définitivement une certaine élégance et distille de bonnes sensations au volant. Depuis notre essai, certains éléments ont été ajoutés, à l’image des mains courantes et du repose-pieds. On attend déjà avec impatience les modèles qui vont suivre.

Performances

Essai réalisé à Cannes (06) avec 2 x 300 ch V8 Mercury, 6 personnes à bord, Clapot modéré, hélice Enertia 19 »

FICHE TECHNIQUE