Essai Targa 32 Coupé, une vraie valeur sûre

Le Targa 32 est l’une des valeurs sures du chantier finlandais. Un classique qui évolue constamment avec son temps sans renier les valeurs fondamentales de la marque, à savoir la qualité, le comportement marin et le confort à bord.

Si certaines marques renouvellent leur gamme très souvent, d’autres préfèrent capitaliser sur les modèles existant en leur apportant millésime après millésime, les améliorations nécessaires pour rester dans le coup. C’est exactement la philosophie adoptée par Targa, la légendaire marque finlandaise. 

Établi près de Kokkola, sur la côte nord-ouest de la Finlande, le chantier Botnia Marin tire son expérience d’un savoir-faire ancestral ancré dans cette région réputée pour ses conditions de mer difficiles, mais aussi pour la qualité des embarcations qui y sont produites. Existant depuis 1976, la marque Targa compte aujourd’hui dix modèles de 23 à 46 pieds auxquels s’ajoutent trois Tarfish de 25 à 32 pieds.

En fait, chez Botnia Marin, on ne travaille pas dans l’urgence. Ici, on prend le temps de dessiner un modèle, de le murir avant de le produire en profitant du savoir-faire maison. Tout est quasiment réalisé sur place, des coques en infusion aux magnifiques boiseries. De même, rien n’est fait à l’économie, mais uniquement en utilisant des matériaux de première qualité. À l’usine, on considère qu’un bateau est fait pour durer et que le fait de le voir passer de père en fils constitue la meilleure récompense qui soit pour ceux qui ont construit le bateau.

Une construction irréprochable

Partant de là, le 32 n’est pas à une nouvelle unité, il est même au catalogue depuis pas mal d’années. Toutefois, au fil du temps, il s’est modernisé, allongé et a intégré de nouveaux plans de pont et des éléments comme la porte arrière, un changement majeur dans l’histoire de ce modèle. Le 32 est aujourd’hui disponible en trois versions.

Ce cabin cruiser original est reconnaissable à sa timonerie fermée sur l’arrière et à son flybridge alors que la version Coupé ne possède pas de flybridge et est disponible avec ou sans porte de timonerie arrière. Enfin, la version Tarfish, destinée plus particulièrement à la pêche, intègre des éléments spécifiques comme le poste de conduite dans le cockpit, le module évier, les supports de cannes ou encore un Seakeeper SK2.

Le modèle qui nous concerne aujourd’hui est donc le 32 Coupé. Sur le plan esthétique, impossible de ne pas le reconnaitre. Étrave conquérante, coque légèrement tulipée sur le haut, solides balcons, pont haut sur l’eau et une timonerie à pare-brise inversé qui accentuent l’aspect robuste de l’embarcation. Ce modèle a succédé au 31 il y a quelques années avec une nouvelle carène et une longueur gagnant 35 centimètres.

Très haut sur l’eau, le pont s’articule ainsi en deux espaces distincts. Sur l’avant, un vaste cockpit permet de prendre un repas grâce à la table amovible (en standard) tandis que les nombreux coffres font office d’assises. Toujours sur la proue, on apprécie le passage avec l’échelle avant, très pratique pour débarquer. Cet espace peut également recevoir un davier avec une ancre à poste comme sur le modèle français.

La porte arrière facilite vraiment la circulation

Sur l’arrière, le cockpit se montre lui aussi très convivial avec des coffres et un banc adossé à la timonerie. Il accueille également un balcon assez haut et le passage qui mène jusqu’à la plage de bain. C’est là aussi que se trouvent les deux portes de la cale moteur, sa position permettant d’isoler l’habitacle du bruit. La circulation entre l’avant et l’arrière est optimale grâce à de hauts balcons et à des passavants de belle largeur, ou simplement en passant par la l’intérieur grâce à la porte arrière. Cette porte arrière est d’ailleurs complétée par une vitre arrière coulissante, une bonne chose pour la communication à bord et pour l’aération.

sur cette version porte arrière, l’accès à l’habitacle se révèle donc très facile. Un élément qui a forcé le chantier à revoir son aménagement intérieur. De fait, dès que l’on franchit la porte, on trouve sur la gauche la descente menant à la cabine arrière et au cabinet de toilette. Plein d’astuces, cet espace offre non seulement un couchage double, mais aussi un lit additionnel sur tribord. Compte tenu de sa hauteur limitée, ce dernier couchage sera réservé à un enfant ou au stockage, mais il a le mérite d’exister. Le cabinet de toilette profite quant à lui d’une belle hauteur sous barreau, d’un lavabo, d’une douche, de w.c. et même d’un hublot ouvrant.

Juste après la descente, on trouve une assise en L avec sa table dont une partie est pliante pour faciliter la circulation. L’assise avant bénéficie d’un dossier réversible pour faire également office de siège copilote et finalement, le tout peut se transformer en un couchage double additionnel. La partie tribord est dédiée à la circulation et au siège pilote. Comme de coutume, le Targa dispose d’une porte latérale sur chaque bord, ce qui facilite grandement la circulation entre les différentes parties du bateau, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur.

Des matériaux de qualité

La partie avant de cet habitable est occupée par le poste de conduite sur tribord, par une table à carte au milieu et par petite cuisine avec évier et plaque de cuisson sur bâbord. Finalement, la table à carte se soulève pour donner accès à la cabine avant. Plus petite que celle sur l’arrière, elle offre néanmoins un couchage double et quelques rangements. Seul bémol, la lumière naturelle est peu limitée.

Dans cet habitacle comme dans l’ensemble du bateau, tout respire la qualité avec des matériaux de premier choix et des finitions tout simplement impeccables. Concernant l’équipement, la version française profite d’un bel avantage. Une différence que l’on doit à la SNIP, l’importateur français qui a intelligemment négocié des packages pour offrir un bateau plus complet. Concrètement, la porte arrière, le guindeau, le propulseur d’étrave, les flaps, le système audio, le chauffe-eau, les lumières de courtoisies et bien d’autres éléments sont livrés en série, il n’y a presque rien à ajouter.

Un large choix de motorisations

Comme tout Targa, les qualités nautiques sont proches de l’exceptionnel. Centre de gravité très bas, assiette parfaite, équilibre sans reproche, le 32 fait honneur à la longue tradition du chantier et dans les faits, si on surnomme les Targa les 4 x 4 des mers, ce n’est pas sans raison. Lors de notre test dans les eaux finlandaises, cette réputation s’est une fois encore vérifiée, difficile de mettre en difficulté ce bateau. Qui plus est, sa conduite reste aisée même pour quelqu’un sans grande expérience.

Question puissance, le 32 est disponible avec pas moins de 10 motorisations de 400 à 2 x 440 ch, toutes en Volvo, de quoi s’adapter à chacun. Lors de notre essai, nous disposions de 2 x 320 ch D4. Une puissance intermédiaire qui colle plutôt bien au bateau et qui lui permet de filer jusqu’à 39 nœuds en pointe et de soutenir une allure de croisière d’environ 25 nœuds. Des résultats tout à fait conformes au programme du Targa.

Si vous souhaitez une version un peu plus économique, vous pouvez toujours opter pour les 2 x 230 ch tandis que les deux monomoteurs proposés semblent un peu sous-motorisés. À l’opposé, les versions en double motorisation D6 vont vous offrir un peu plus de vitesse de pointe et surtout un peu plus de confort si vous naviguez en étant chargé. Quoi qu’il en soit, le milieu de la gamme de puissance représente un bon compromis.

L’avis de la rédaction

Plus que jamais, ce Targa 32 fait figure de valeur sure. Solide comme un roc, capable de passer dans toutes les mers et confortable à bord, il représente le bateau idéal pour emmener une petite famille en croisière et en toute sécurité. Certes le tarif de départ est un peu plus élevé, mais sa côte en occasion reste haute, juste au cas où vous auriez envie de le revendre, ce qui semble improbable.

Performances

Essai réalisé  à Nauvo (Finlande) avec 2 x 320 ch D4 Volvo Penta, 3 personnes à bord, plan d’eau calme

Fiche Technique