Essai Pirelli 42 HB, du punch et de la classe

Grand frère du 35 dont il partage le style, le Pirelli 42 est un bateau qui s’adresse aux amateurs de belles unités, mais qui ne veulent pas sacrifier leur famille et la convivialité à bord.

Il est désormais presque inutile de présenter la marque Pirelli. Fabriqués par Tecnorib, en Italie, avec une licence pour exploiter le nom Pirelli, les semi-rigides affiche un style unique, très design, très sobre et très moderne avec une touche de fantaisie au niveau des renforts de flotteurs ou des antidérapants qui rappellent la surface d’un pneu de voiture.

Un clin d’oeil joliment intégré et pas trop extravagant. En fait, ce qui caractérise en premier lieu un Pirelli, c’est son élégance et sa sobriété. Un résultat difficile à obtenir d’autant que le bateau est loin d’être basique. Tout le mérite revient donc à l’intégration des éléments, vraiment bien réussie. 

Un design sobre et moderne

Esthétiquement, le P 42 ne déroute donc pas les habitués de la marque. Il reprend en grande partie les lignes du 35 et offre un look très proche du 50. Cela se traduit par une ligne de flotteurs remontant très légèrement sur l’avant, par une proue carrée permettant d’augmenter l’espace à bord et par ce très joli hard-top tour en rondeur qui suit le pare-brise. Cet élément vient prendre place sur un gros bloc console/cabine bien intégré et dont les trois hublots latéraux trahissent une belle habitabilité. Bateau italien oblige, on trouve un espace repas arrière qui peut se transformer en grand bain de soleil. En option, on peut même opter pour un solarium un peu plus grand. Un passage est ménagé de part et d’autre de ce bain de soleil ce qui permet d’accéder facilement aux plages de bain. Dans la configuration de notre essai, la plage arrière affiche une surface remarquable pour un bateau de cette taille et elle se poursuit même entre les moteurs avec une échelle de bain centrale nantie de deux poignées pour faciliter la remontée. 

Si cela ne suffit pas, un autre solarium pour deux personnes prend place sur l’avant avec en bonus une partie inclinée pour la tête. On trouve ici encore une autre petite assise sur l’avant avec un coffre ainsi que la baille à mouillage dont le capot est antidérapant. Un espace de choix d’autant que son accès est très facile et très sécurisant grâce aux passavants, larges, profonds et dotés d’une main courante sur toute la longueur. Autre subtilité, une marche repliable permet d’accéder à bord ou de sortir du bateau sans effort.

Un poste de conduite complet

Supportant le hard-top, un bloc regroupant évier, réchaud  et réfrigérateur vient prendre place au dos du leaning-post, à deux pas de l’espace repas. Complet, celui-ci est protégé par des capots qui, une fois fermés, contribuent à la sobriété de l’ensemble.

Servis par trois sièges individuels modulables, le poste de conduite dispose de tout le nécessaire à commencer par deux écrans beaux écrans bien intégrés, un emplacement pour le joystick, des manettes des gaz qui tombent bien sous la main, un dégagement pour les genoux, un repose-pieds et même deux vide-poches. Difficile de faire mieux…

À gauche du poste de pilotage, deux marches donnent accès à la cabine. C’est l’une des zones qui profite le plus de la taille du P42 comparé au 35. Un volume conséquent qui permet de loger un grand carré transformable en couchage double et surtout un véritable cabinet de toilette avec w.c., lavabo et douchette.

Cet habitacle dispose également de nombreux rangements et profite d’une très belle luminosité grâce aux trois hublots latéraux et comme le reste du bateau, la modernité et la modernité sont de mise. Une grande simplicité donc même si l’essentiel est présent pour une bonne journée en famille, voire du petit cabotage. L’équipement est dans la norme et peut bien évidemment être personnalisé à l’envi lors de la commande.

Une carène Mannerfelt

Comme tout Pirelli qui se respecte, le P 42 bénéficie d’un dessin de carène efficace avec un double step et une étrave effilée, le tout dessiné par le cabinet suédois Mannerfelt Design Team, une référence. Cette coque profite également de bons bouchains et la bonne position des flotteurs permet d’obtenir une excellente stabilité latérale que ce soit à l’arrêt ou en navigation. Le chantier ne communique pas sur le poids du bateau, mais considérant que le 35 affiche 8 500 kg, on imagine que le poids du 42 doit se trouver autour de 9 500 kg à vide, une donnée dans la norme.

Pour propulser le semi-rigide, Pirelli propose plusieurs motorisations in-board et hors-bord comme celui que nous avons essayé. Communément présenté avec trois moteurs, nous l’avons pour notre part essayé avec 2 x 450 ch Mercury Racing. Une monte déjà conséquente et qui colle bien avec un programme familial. En outre, ce montage permet de dégager assez de place entre les deux mécaniques pour y loger une plage de bain. Ainsi motorisé, il ne faut pas longtemps avant de confirmer le bien fondé de la configuration. Docile et discret au ralenti, le Pirelli passe du statut de Dr Jekyll à Mr Hyde en une poignée de secondes, 5,3 plus exactement, le temps suffisant pour faire planer les 13,10 du bateau.

Plus de 50 noeuds à fond

À partir de là, ce n’est que du bonheur. Très bien équilibré, profitant d’une assiette impeccable, le P42 trace sa route sans froncer un sourcil, peu importe qu’il y ait du clapot ou pas. Dès lors, les chiffres défilent sur le GPS. À 4000 tr/mn, nous sommes déjà à 30 noeuds, à 5000 tr/mn on s’approche des 45 noeuds et à 6000 tr/mn, la barre des 50 noeuds est franchie.

Plutôt pas mal, et pourtant, à cause de la pénurie, nous n’avions pas la bonne hélice, mais seulement une Enertia 19’’, pas vraiment le modèle qui sied au 450 R.  Avec un montage adéquat, le bateau dépasse allègrement 55 noeuds, une performance assez remarquable pour sa taille et son aménagement « familial ». Dans cette configuration, on peut toutefois compter sur une allure de croisière autour de 35 noeuds, de quoi rapprocher les bords de la méditerranée ou de l’océan… Reste que le plus important n’est pas là.

Jusqu’à 3 x 450 ch

Certes le bateau est rapide, mais surtout, il est confortable, et cela, en toutes circonstances, un peu à la manière d’une grosse berline sportive allemande (chaussée en Pirelli bien sur). Compte tenu de la taille, on joue un peu moins même si quelques courbes à la corde et des passages de vague pleine balle élargissent encore le sourire accroché au visage du pilote. Pour les plus raisonnables, la version in-board sera plus économique à l’usage, mais si au contraire cela ne vous suffit pas, vous pouvez toujours opter pour le tonnerre mécanique des 3 x 450 ch…lifting assuré !

L’avis de la rédaction

Aussi à l’aise au mouillage dans une petite crique, coupe de champagne à la main qu’à pleine vitesse dans les bouches de Bonifacio, le Pirelli 42 est non seulement beau à regarder, mais il est aussi plaisant à piloter. S’ajoute à cela une réelle aptitude pour la petite croisière et une véritable polyvalence, le tout dans un style impeccable. Bref, comme dirait un certain Georges…what else ?

Performances

Essai réalisé à Cannes (06) avec 2 x 450 ch Mercury Racing, 3 personnes à bord, mer plate, vent faible, hélice 19’’ Enertia

FICHE TECHNIQUE