Essai Invictus TT460, du luxe et de l’élégance

Dernier né de la famille Invictus, le TT 460 en est aussi le plus grand. Une montée en gamme logique pour cette marque qui associe performance et prestations luxueuses. Deux domaines dans lesquels ce bateau ne déçoit pas.

La famille Invictus s’organise désormais autour de deux gammes, les GT et les TT qui représentent les modèles les plus luxueux. Le 460 appartient justement à cette dernière série. Avec ses 14,27 mètres de long, il dévient également le navire amiral de la marque dessinée par Christian Grande. La série TT ne compte pour le moment que deux modèles, le 280 et le 460, mais elle devrait rapidement s’étendre.

Reconnaissable au premier coup d’oeil avec notamment la coque un peu arrondie sur le haut et la fameuse étrave, signe distinctif des Invictus, le TT460 se présente sous la forme d’un open. Sa ligne est fluide, voire même sportive avec un jonc chromé implanté à mi-hauteur sur la coque, juste au-dessus des longs hublots fumés qui se fondent dans la couleur des flancs.

Quatre ouïes résonnent comme un clin d’oeil aux canots automobiles d’antan et affirment le style élégant de l’ensemble. Un T-Top intégrant le pare-brise et se prolongeant assez loin sur l’arrière complète le tout tandis que les éléments intérieurs restent en dessous de la ligne de pont pour ne pas altérer la pureté du dessin. Un sacré coup de crayon qui ne surprendra pas les connaisseurs.

Fidèle à l’esprit de la marque, le plan de pont est largement ouvert avec un immense solarium arrière qui peut encore s’agrandir en transformant le coin repas. À noter que la table centrale peut être scindée en deux petites tables, voire garder une partie en solarium et une partie en table, c’est bien vu. La circulation est excellente, notamment de part et d’autre de ce bain de soleil et la surface du cockpit s’accroit largement en abaissant les pavois. Outre un supplément d’espace, cela offre deux plages de bain supplémentaires. Seul bémol, il n’y a pas de portillon pour fermer l’accès aux plages de bain arrière, il faudra faire attention avec des enfants en bas âge.

La proue, construite comme celle d’un walk-around, offre elle aussi un solarium pour deux personnes avec, de surcroît, des appuis-tête confortables. Autre subtilité, deux enceintes chromées prennent place de part et d’autre de ce bain de soleil. Complètement sur l’avant, une petite banquette permet de se relaxer derrière le haut pavois tandis qu’une longue main courante en inox assure la sécurité tout au long des passavants.

L’Invictus est pourvu d’une partie nuit luxueuse

La partie centrale de ce plan de pont est occupée par le poste de pilotage et la cuisine extérieure en fait, cette cuisine est adossée à la banquette du carré et profite d’un passage entre les assises pilotes et le bloc cuisine en lui-même. Le plan de travail est coupé en deux par le gros support du T-Top, une pièce magnifique réalisée en carbone et intégrant une main courante inox, c’est du très beau travail. La partie tribord dispose d’un évier tandis que sur bâbord, on trouve une plaque de cuisson. Un réfrigérateur et des rangements prennent place en partie basse. Au-delà de l’aspect esthétique, ce permet vraiment de préparer un repas avec, de surcroît, une vue imprenable.

Le poste de pilotage est à l’image du reste du bateau, c’est à dire sobre, mais efficace avec deux grands écrans très bien intégrés, des interrupteurs en inox et une poignée des gaz très accessible. Bon point également pour le repose-pieds tandis que les trois sièges individuels peuvent adopter une position leaning-post au besoin. Seul bémol, il manque un vide-poche, mais c’est rarement compatible avec un design lisse et élégant…

Reste la partie nuit et c’est peut-être là que le TT460 prend toute sa dimension.dans ce domaine. Accessible par une porte coulissante, cette envoute immédiatement le regard.  Baigné de lumière grâce aux longs hublots latéraux, décoré avec goût avec des matériaux nobles, cet habitacle s’apparente plus à une chambre d’un hôtel de luxe qu’à un bateau. La partie avant peut, au choix, être aménagée avec un grand canapé d’angles et de nombreux rangements ou, si vous préférez, avec un grand lit double disposant de chaque côté d’assez de place pour les effets personnels. La hauteur sous barrot est remarquable et la deuxième rangée de fenêtres accentue encore cette impression de hauteur. On peut également opter pour une cloison avec une porte coulissante afin de disposer d’un espace vraiment privé. 

Logée sous le cockpit, la mid-cabin est elle aussi assez remarquable, car disposant également d’une belle hauteur sous barrot et d’un éclairage naturel généreux. On y trouve deux lits individuels que l’on peut rassembler pour former un couchage queen size et de nombreux rangements. Entre les deux, une jolie salle d’eau propose une douche séparée de belle dimension, des w.c. ainsi qu’une vasque. Seul bémol, c’est l’inique salle d’eau pour un bateau de 46 pieds puisque sur le TT 460 on privilégie clairement la vie à l’extérieur.

Comme sur l’ensemble du bateau, la finition est tout simplement phénoménale. Outre la qualité des matériaux utilisés et le sérieux de la mise en oeuvre, le soin apporté à tous les détails est tout simplement bluffant. Qui plus est, le bateau peut largement être personnalisé de la couleur de coque (13 configurations différentes) à la sellerie en passant par les meubles et le bois du plancher. 

L’équipement est pour sa part assez généreux puisque la sellerie, le réfrigérateur, le propulseur d’étrave, les feux de navigation, le w.c. ou encore le guindeau électrique sont fournis dès la version de base.

Des performances honorables et un confort première classe

La qualité de construction et la richesse des équipements se ressentent un peu sur le poids puisque l’Invictus accuse près de 15 tonnes à vide, ce qui n’est pas non plus insensé pour une unité de plus de 14 mètres. Pour le propulser, le chantier propose à ce jour deux options, 2 x 650 ch ou 2 x 800 ch, toutes les deux avec des moteurs Volvo et des  embases IPS. Un choix relativement cohérent pour ce bateau au programme assez polyvalent. Lors de notre test, dans la baie de Key Byscaine, en Floride, le TT 460 était équipé de la « petite » motorisation, soit 2 x 650 ch. Une puissance loin d’être ridicule comme en atteste nos mesures.

Moins de 7 secondes pour déjauger, une allure de croisière qui s’établit autour de 21 noeuds et une performance en pointe de 30 noeuds. Des chiffres cohérents avec le programme du navire. Si vous cherchez un peu plus de performance, la motorisation maximale, soit 2 x 800 ch, devrait vous emmener au-delà de 35 noeuds. Reste que l’essentiel n’est pas là. Performant sans être sportif, l’Invictus est avant tout confortable. Un confort que l’on retrouve dans tous les domaines à commencer par le niveau sonore, vraiment bien contenu.

On apprécie également la douceur de la carène à la vague et le sentiment de sécurité qui se dégage de cette embarcation. Disposant d’un profil relativement traditionnel, cette carène  fait le job et le fait plutôt bien. Elle est aidée en cela par la répartition des poids qui permet au canot d’offrir des réactions saines. Dans les faits, même à pleine vitesse, la circulation à bord reste facile et pas seulement à cause des mains courantes disposées partout. Bref, une embarcation qui reste très homogène

L’avis de la rédaction

Le navire amiral de la gamme Invictus tient toutes ses promesses. Affichant un look d’open, il offre toutefois une partie nuit totalement étonnante et une ambiance générale très luxueuse. Sa modularité permet d’envisager un programme très polyvalent, le tout avec bon goût. Enfin, loin d’être ridicule en mer, il offre confort et performance.

Performances

Essai réalisé à Miami (Floride – USA) avec 2 x 650 ch Volvo Penta IPS, 4 personnes à bord, mer calme.

Fiche Technique